La première arrivée...
Retour dans l'Hérault. Je n'ai jamais tant écrit que dans mes trajectoires. Je dis « allez, zou ! » et je pars. Je croise, j'interpelle, je salue, me retourne, plaisante… Le mur d'un front hostile ne me fait pas peur. Sauvage encore un peu, timide non. Je me sais de passage, rien n'est vraiment sérieux. Partout ma solitude se sent chez elle, s'adapte, prend des inflexions familières. Je suis avec. J'accepte un demi-pression, une tasse de café, un verre de vin, je paie ma tournée. À Paulette restée à Cordes, à quelques autres qui ont emporté une bribe de moi, et moi, le trésor de leur passage, j'ai dit « aurevoir » et ajouté « la première arrivée attend l'autre ! » J'aime que la gaité sonne un peu triste, et nous savons de quelle destination il s'agit. Chacun son tour, celui là reste l'autre s'en va… Encore alerte sur le quai, je n'ai pas constaté un quelconque retour.